DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

mercredi 25 mars 2009

P. 92. Claude Piéplu à Signy-le-Petit

Photo de tournage des Noces Rouges (1972). De g. à dr. : Claude Piéplu, Claude Chabrol réalisateur du film, Michel Piccoli.

Plus de 40 films, 170 pièces de théâtre...
Claude Piéplu a aussi laissé son nom
à la Médiathèque de Signy-le-Petit (Ardennes).

Certes Parisien de chez les Parisiens, Claude Piéplu ne dédaignait pas (que du contraire) venir respirer l'air libre des Ardennes. En souvenir de sa mère qui, à partir des 11 ans du gamin espiègle, l'éleva seule. Or elle était originaire de Signy-le-Petit. CQFD...

La Médiathèque de la Communauté de Communes de Signy-le-Petit a reçu, pour son inauguration, le nom de Claude Piéplu. Lui qui était contestataire, et pas qu'un peu, ne se serait pas senti trahi par cet espace de découvertes et de connaissances sans pédanterie ouvert au fin fond des Ardennes. Pour entrer dans cette Médiathèque, il vous suffit de cliquer : ICI.

La surface d'une page de ce blog ne permet guère de se souvenir de plus d'un dizième des longs métrages de fiction ayant le nom de Piéplu à leur affiche. C'est forcément réducteur et discutable dans le choix. C'est néanmoins mieux que rien, non ?

Les Copains, d'Yves Robert (1965).

Un film rendu (aussi) célèbre par la chanson que composa Georges Brassens pour son "copain" Yves Robert en guise de bande sonore.

Synopsis :

- "Pendant les vacances, sept vieux copains décident d'aller semer la pagaïe dans deux petites villes tranquilles de France : Ambert et Issoire. Broudier, déguisé en ministre, débarque à la caserne d'Ambert et fait déclencher une manoeuvre nocturne. Le lendemain, Bénin, habillé en révérend père, prononce dans la cathédrale d'Issoire un sermon contraire aux préceptes de l'Eglise, tandis que Lesueur perturbe l'inauguration par le député de la statue de Vercingétorix. Pour clore les vacances, la joyeuse bande de copains décident de teindre en rose la source de la Seine..."


La Voix du Nord :

- "Bravo pour la collaboration intelligente de François BOYER pour l'adaptation du livre.
Yves Robert, en restant fidèle au récit de Jules ROMAINS, a su en rendre par l'image autant que par les dialogues l'esprit infiniment subtil, le ton rabelaisien et la tonitruante joie de vivre qui en fait la saveur virilement épicée"

Claude-Marie Trémois :

- "L'essentiel du film d'Yves ROBERT réside non pas dans les blagues montées par l'équipe de copains mais dans la description sans emphase de leur amitié. (...)
Sans faire appel à la sensiblerie, Yves Robert atteint à l'émotion. Mieux : à la poésie".
(Télérama).

Alice adsl :

- "Ils sont sept copains : Bénin, la grande gueule, et Broudier, son frère de lait ; Huchon, le délicat à lunettes, qui joue Mozart sur sa flûte traversière quand ça lui chante ; Lamendin, le matheux pompeux ; Omer, le lunaire au nez pointu ; Lesueur, le sculpteur barbu, et Martin, le chercheur scientifique, qui ressemble à un gamin.
Ils sont capables de déclencher une émeute dans un cinéma, de faire tourner en bourrique un restaurateur ahuri, d’alerter pompiers et policiers pour des motifs imaginaires. Mais Bénin, le meneur, veut frapper plus fort, « dresser le pilori de la sottise », s’attaquer aux institutions. Où ? À Ambert, à Issoire, dans le Puy-de-Dôme, deux points sur la carte qui ont fait de l’œil à Bénin alors qu’il était complètement ivre.
Première étape, Ambert. Broudier, en ministre flanqué de son cabinet solennel – Lamendin, Omer et Martin – déboule à la caserne locale et exige du colonel {Claude Piéplu}, au garde-à-vous, qu’il lui fasse inspecter les W.C. du cantonnement. Puis il ordonne une manœuvre nocturne : toute la ville retentit de rafales d’armes automatiques et d’explosions dont le vacarme fait sortir dans les rues la population affolée, en pyjama et chemise de nuit. Ambert est sens dessus dessous.
Deuxième acte. Bénin, en père Lathuille arrivé de Rome pour prêcher la parole de Dieu, harangue les fidèles rassemblés pour la messe dominicale. Du haut de la chaire, tonitruant sur des thèmes fédérateurs, « Aimez-vous les uns les autres » et « Croissez et multipliez », il invite les jeunes comme les vieux à s’abandonner aux « saintes extases de la couche ». À la sortie de la messe, sur le parvis de la cathédrale et bientôt, dans tout Ambert, hommes et femmes se poursuivent et s’étreignent, en plein rut.
Issoire, enfin. Lesueur a proposé à la municipalité de sculpter une nouvelle statue de Vercingétorix pour remplacer celle disparue pendant la guerre. L’inauguration aura lieu sur la grand-place. Le député-maire prononce un discours que perturbe la sono manipulée par Huchon. Enfin, la statue est dévoilée : c’est Lesueur, immobile, à demi-nu, superbe et qui, soudain, s’anime et invective le maire qu’il bombarde, ainsi que la foule, de projectiles divers.
Sur le chemin du retour, les copains fêtent leurs succès autour d’un bon repas. Martin va conclure magnifiquement les vacances farceuses de la bande. Il verse dans la Seine, là où elle prend sa source, le contenu d’une fiole et les eaux du fleuve, jusqu’à Paris et au-delà, prennent la couleur éclatante de la joie."


Le charme discret de la bourgeoisie, de Luis Bunuel (1972 ).


Synopsis :

- "L'ambassadeur d'un petit pays d'Amérique du Sud revient en Europe. Il y retrouve deux amis très chers, Sénéchal et Thévenot, avec lesquels il se livre au trafic de drogue. Pour fêter l'heureuse conclusion d'une transaction, ils décident de dîner ensemble chez Sénéchal. Le jour dit, les invités se présentent chez lui, mais il est absent et sa femme n'est pas au courant. Ils décident de dîner au restaurant... mais le patron, mort dans l'après-midi, est exposé dans un coin de la salle.
Dans les semaines qui suivent, ils vont essayer de se réunir, mais en vain : des officiers en manœuvre font irruption dans la salle à manger... La semaine suivante, invités par le colonel, désireux de réparer son intrusion, les amis se trompent d'immeuble et se retrouvent sur une scène de théâtre au moment où le rideau se lève! Ils s'enfuient sous les sifflets et dès lors ce dîner manqué les obsède, ils en rêvent.
Ils tentent encore de dîner ensemble, mais c'est la police qui fait irruption et les arrête; seule l'intervention du ministre de l'Intérieur les fera remettre en liberté. Une dernière fois, les amis se réunissent mais alors qu'enfin le dîner se déroule normalement, les amis d'une terroriste, qui a tenté à plusieurs reprises de tuer l'ambassadeur, envahissent la maison et les massacrent tous.
Toutefois, si l'on en croit les dernières images, peut-être ne s'agit-il que d'une de ces fantaisies rêveuses qui font, parmi tant d'autres choses, le charme discret de la bourgeoisie."


Festival d’Angers :

- "Buñuel ne condamne pas la bourgeoisie, ni même ne la critique. A ceux qui seraient tentés de penser le contraire, le cinéaste répond :
"Ce n’est pas une satire. Je crois que c’est le film où il y a le plus d’humour tendre. Je n’ai pas cherché non plus à ce que les gens rient aux éclats du début à la fin."
Le cinéaste s’est toujours montré sceptique vis-à-vis de l’analyse et de l’interprétation de ses films. Il s’accommode donc parfaitement d’un récit minimal, qui fourvoie le spectateur en cultivant l’ambiguïté et la surprise. Ainsi, les rêves s’inscrivent dans le film comme des éléments de la réalité :
"Les rêves sont une prolongation de la réalité, de l’état de veille". Dans un film, ils n’ont de valeur que si vous n’annoncez pas : "Ceci est un rêve", parce qu’alors le public se dit : "Ah, c’est un rêve, alors c’est sans importance". Ca déçoit le public. Et le film perd de son mystère, de son pouvoir d’inquiéter."
(16-25 janvier 2009).

Lire & Voir :

- "Au-delà des situations rocambolesques, tous les éléments concourent à renforcer l'aspect surréaliste de l'histoire : les dialogues, plats et convenus, semblent tout droit sortis d'une pièce de Ionesco, particulièrement de sa célèbre Cantatrice chauve. Les réflexions les plus banales engendrent au sein du petit groupe un intérêt qui semble disproportionné, voire un fou-rire tout aussi incongru. Le décor lui-même semble faux, parce que “trop vrai”, trop cliché, comme celui d'un théâtre qui aurait été créé par un artiste manquant d'imagination. C'est d'ailleurs bien sur la scène d'un théâtre que les personnages se retrouveront tous, à leur insu, au cours d'un de leurs dîners ratés. Mais n'y étaient-ils pas depuis le début ? Où finit le rêve et où commence la réalité, dans cet univers où tous deux s'entrecroisent en permanence ?
Le charme discret de la bourgeoisie est bien sûr une satire sociale grinçante, mais c'est avant tout un chef-d'oeuvre d'humour souvent très noir - la mort y étant omniprésente, sous des formes très diverses. Un régal à redécouvrir d'urgence !"
(15 juillet 2008).



Section spéciale, de Costa-Gavras (1974).

Synopsis :

- "En août 1941, six personnes déjà jugées pour des délits politiques mineurs (collage d'affiches) ont fait appel auprès de la cour de Paris de leurs condamnations (entre quinze mois et cinq ans de prison). En vertu d'une loi adoptée le 23 août mais antidatée au 14 (donc à effet rétroactif), la Cour d'appel est dessaisie au profit d'un nouveau tribunal, la Section spéciale, constitué le lundi 25 août 1941. Malgré la faiblesse des charges retenues, ses cinq magistrats en condamnent trois à mort le 27 août, sans possibilité de pourvoi ni recours.

André Brechet, Émile Bastard et Abraham Trzebucki sont guillotinés dans la cour de la prison de la Santé le 28 août au matin.
Telle est l'« affaire de la Section spéciale ». Cette affaire qui se déroule dans un contexte d'exception (occupation allemande, gouvernement de Vichy, existence de mouvements de résistance armée) soulève un problème essentiel : pour satisfaire aux exigences allemandes (à la suite d'un attentat contre un officier), le gouvernement de Vichy fait adopter une loi pénale ayant un effet rétroactif, ce qui est contraire aux principes généraux du droit. Des réticences s'expriment au sein même du gouvernement de Vichy (le ministre de la justice hésite à donner son assentiment à ce texte) et un haut magistrat refuse d'être compromis.
Le principe de la non-rétroactivité des lois pénales est essentiel à la sécurité Juridique : nul ne peut être condamné en vertu d'une loi qui n'existait pas au moment des faits incriminés.
Un autre principe est en jeu dans cette affaire celui de la proportionnalité des peines par rapport aux faits qu'elles sanctionnent. Ici ce principe est violé puisque qu'on applique la peine de mort à des faits qui ne relevaient jusque là que du tribunal correctionnel."

Justice à l’écran en Isère :

- "Pour ses films précédents comme "Z", "L'aveu" et "Etat de siège", Costa-Gavras avait déjà choisi comme fil conducteur les rapports entre le monde politique et la justice.

"Section spéciale", son sixième long-métrage, n'y faisait pas exception. Avec, en plus, une reconstitution minutieuse et fidèle d'évènements historiques avérés ainsi que du "climat" de Vichy : cet entassement quasi ridicule, dans une petite ville, de pouvoirs aux conséquences capitales."
(novembre 2008).

Pierre Truche :

- "La parution en 1973 de « L’affaire de la section spéciale » d’Hervé Villeré et le film qu’en tira Costa Grava deux ans plus tard ont utilement porté les enjeux sur la place publique. A Paris, le 27 août 1941, trois hommes, déjà condamnés, se virent infliger la peine de mort pour les mêmes faits et furent exécutés puis la machine s’enraya et trois autres furent épargnés contrairement aux instructions communiquées à des magistrats par le gouvernement de l’époque."
(Préface
à La justice des années sombres (1940-1944), La Documentation française, Paris, 2001.)


Les galettes de Pont-Aven, de Joël Seria (1975).

Synopsis :

- "Henri Serin, 45 ans, est représentant en parapluies à Saumur ; incompris par sa femme "bigote", il ne trouve son bonheur que chez ses clientes. Suite à un accident de voiture, il fait la rencontre d'une jolie femme avec laquelle il décide de partir. Il refait sa vie pour se consacrer à sa passion, la peinture. Mais lorsque que la jeune femme s'en va, Henri décide de retourner chez lui, où il découvre sa femme au lit avec un autre. Désabusé, Henri noie son chagrin dans l'alcool, et ne s'en sortira qu'avec la découverte du vrai amour en la personne de la jeune Marie. Il finira vendeur de pommes d'api sur une plage bretonne."

Le Cherche Midi :

- "Quoiqu'il en dise, Henri Serin était un heureux homme. Représentant en parapluies, traînant sa grande carcasse des falaises de Normandie au Marais poitevin en passant par les plages de sable de Bretagne, mal marié mais sensible à la gent féminine, il était à la recherche de l'amour fou."

Toutmoncinemacom :

- "Les Galette de Pont-Aven est un ovni cinématographique droit sorti des années 70 ... Un film cru et désabusé. Jean-Pierre Marielle y est au sommet de son art de "séducteur" et les répliques cultes foisonnent ! Souvenez-vous, entre autres, de l'inoubliable « Alors... heureuse ? »Du cinéma comme on en fait plus !"


Les Fiches du Cinéma :

- "Représentant en parapluies, Henri Serin parcourt la Bretagne des semaines durant pour visiter ses clients habituels ou négocier chez les autres de nouveaux contrats. Habile démarcheur, peintre amateur de talent, Henri sait parfaitement utiliser ses capacités et ses dons pour se ménager, à l'occasion, des bonnes fortunes. Cette vie lui permet, entre autres avantages, de s'éloigner le plus souvent possible d'un foyer où femme et enfants le méprisent ouvertement.

Après avoir quitté précipitamment le domicile d'un colporteur qui l'avait gentiment invité, sans savoir que sa soeur avait une fâcheuse tendance au voyeurisme, Henri se remet au volant, en pleine nuit. Un peu plus tard, après un choc violent, la voiture fait une embardée et s'immobilise dans le fossé. Dans le village où il demande secours, personne ne parvient à le croire quand il prétend avoir écrasé un sanglier. Accablé par cet accident, Henri se décourage tout à fait lorsqu'il apprend le délai nécessaire aux réparations mais Emile, un peintre local, l'emmène alors chez lui, le met à l'aise et lui offre même sa petite amie Angela. Henri en tombe éperdument amoureux au point de la ravir à Emile, d'abandonner les parapluies et de se consacrer enfin exclusivement à la peinture.
L'idylle ne dure pourtant pas et Henri doit se résigner à rentrer chez lui malgré son chagrin. En arrivant impromptu, il retrouve sa femme en galante compagnie et sans un mot, il repart aussitôt à Pont-Aven, bien décidé à retrouver Angela et à vivre de ses toiles. Malheureusement, la belle a disparu. Henri se console dans l'alcool jusqu'au jour où Marie, une jeune servante d'hôtel, remplace Angela dans son coeur. Dès lors, Henri peut laisser déborder sa joie et son enthousiasme."
(1995).



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